Un lieu culturel dĂ©diĂ© Ă l'art contemporain et aux artistes encore peu notoires : normalement, c'est un repoussoir, cette dĂ©finition. Mais La Graineterie ose faire appel Ă de jeunes crĂ©ateurs et, quelquefois, ça donne des surprises, des pĂ©pites. Comme cette "performance artistique" de Morgane Baffier le 17 septembre 2022. On aurait dit un show de Raymond Devos, un Raymond Devos du XXI siĂšcle. Pas le mĂȘme physique pourtant : c'est une femme, une jeune femme mince. Elle ne part pas d'une expression comme Devos, qui adorait jouer avec les mots, mais assure donner une confĂ©rence sur une tendance artistique, le minimalisme (logique dans une biennale de la jeune crĂ©ation), avec projecteur, transparents et paperboard .... Avec des dĂ©monstrations si absurdes qu'elles semblent devenir philosophiques, un non-sens qui incite Ă la rĂ©flexion, un discours qui s'enfonce dans l'absurde, Ă en perdre le fil, et des retours brutaux au sujet annoncĂ©, un sĂ©rieux indĂ©montable mĂȘme quand le public est conquis et rit .... Ca dure moins d'une heure, rien n'annonçait un tel plaisir. La Graineterie a le mĂ©rite d'oser de telles programmations, et, annĂ©e aprĂšs annĂ©e, avec persĂ©vĂ©rance, met en avant des artistes qui commencent et sont encore inconnus. Le lieu est assez grand, une ancienne graineterie. Les accĂšs sont gratuits le plus souvent (semble-t-il ?). La salle d'expo du haut, appelĂ© "grenier", peut devenir presque Ă©touffante quand elle est remplie, mais l'exemple de Morgane Baffier qui y prĂ©sentait sa performance, montre que ce n'est pas vraiment important.